La pollution plastique des océans triplera sur l’horizon 2040

pollution plastique des océans

La pollution plastique est un gros problème. Cependant, l’ampleur du problème est restée un mystère jusqu’à un passé récent, lorsqu’une étude détaillée a été publiée sur les chiffres réels à l’origine de la crise.

Cette étude notoire est le résultat de deux ans de recherche et d’analyse effectuées par Pew Charitable Trusts et le groupe de réflexion environnemental SYSTEMIQ, Ltd. qui, ensemble, voulaient quantifier le problème auquel nous sommes confrontés afin de trouver des solutions plus efficaces.

Elle a été publié à la fois sous la forme d’une étude évaluée par des pairs dans la revue Science et sous forme de rapport. L’étude a révélé que la pollution plastique des océans triplera d’ici 2040 si rien n’est fait pour l’arrêter.

Des chiffres inquiétants…

Selon les experts, ce sont près de 50 kilogrammes de plastique par 1 mètre de rivage qu’il y aura. Le nombre habituel cité pour la pollution plastique annuelle des océans est de 8 millions de tonnes métriques, mais l’étude indique que c’est vraiment plus proche de 11 tonnes métriques et que cela pourrait facilement atteindre 29 tonnes métriques dans vingt ans – et cela n’inclut même pas les énormes quantités de plastique qui sont jetées à terre chaque année.

De plus, même si les gouvernements et les entreprises respectaient toutes leurs promesses de réduire les déchets plastiques, le flux mondial de plastique dans les océans ne diminuerait que de 7 % d’ici 2040, ce qui est loin d’être suffisant.

Les chercheurs ont créé et analysé cinq scénarios dans lesquels les déchets plastiques sont traités différemment d’ici 2040. Il s’agit notamment de «Business As Usual» (fournissant une base de référence à laquelle des modèles alternatifs peuvent être comparés), «Collect and Dispose» (amélioration de la collecte et de l’élimination infrastructurelle), «Recycling» (améliorer et étendre les capacités de recyclage), «Réduire et remplacer» (une solution en amont qui remplace le plastique par d’autres matériaux plus écologiques) et «System Change» (une refonte complète qui implique la réduction de la demande de plastique, son remplacement par de meilleurs matériaux et l’amélioration des taux de recyclage).

Y a-t-il donc de l’espoir ?

Ce que les chercheurs ont découvert, c’est que, si un changement total du système se produisait – et que les gouvernements et les entreprises étaient assez courageux pour pousser à une véritable refonte de l’industrie mondiale des plastiques, en utilisant chaque technologie actuellement à leur disposition – les déchets plastiques pourraient être réduit de 80 % d’ici 2040.

Mais si cette refonte totale était retardée de cinq ans seulement, 500 millions de tonnes supplémentaires de déchets plastiques mal gérés entreraient dans l’environnement entre-temps. 

Une refonte totale ne serait pas simple et a un coût. Cela coûterait 506692800000,00 d’euros, mais comme le rapporte le National Geographic, “C’est 70 milliards de moins que si continuer les deux prochaines décennies sur la lancée actuelle, principalement en raison de l’utilisation réduite de plastique vierge”.

Il n’y a vraiment pas de choix, sauf si nous voulons vivre sur une planète qui suffoque de plastique.

Le recyclage est un élément crucial de la solution, mais il doit être grandement amélioré. Les taux de collecte doivent augmenter, étant donné que deux milliards de personnes n’ont actuellement pas accès aux services de collecte des déchets et que ce nombre passera à quatre milliards d’ici à 2040. Cependant, l’intensification, il faut le dire, est une tâche monumentale.

Selon le rapport, cela exigerait la connexion de plus d’un million de ménages supplémentaires aux services de collecte des déchets solides municipaux par semaine de 2020 à 2040 ; la majorité de ces ménages non-connectés se trouvent dans des pays à revenu intermédiaire”.

Que faut-il changer ?

Le rapport fait plusieurs recommandations pour remédier à la pollution plastique des océans.

  • La production de nouveaux plastiques doit immédiatement diminuer, ce qui signifierait l’arrêt de la construction de nouvelles usines de plastiques. 
  • Des alternatives non-plastiques doivent être trouvées et développées, comme le papier et les matériaux compostables.
  • Les produits et emballages doivent être conçus pour un meilleur recyclage. 
  • Les taux de collecte des déchets doivent augmenter pour atteindre 90 % des zones urbaines et 50 % des zones rurales ; et la technologie de recyclage doit être améliorée.
  • Des méthodes doivent être développées pour transformer le plastique usagé en nouveau plastique, ainsi que des manières d’utiliser ces produits.
  • De meilleures installations d’élimination du plastique doivent être construites pour traiter les 23 % de plastique qui ne peuvent pas être recyclés économiquement.
  • Les exportations de plastique doivent être arrêtées vers les pays qui ont de mauvais systèmes de collecte et des taux de fuite élevés – plus besoin de délocaliser nos déchets vers les pays en développement qui ne peuvent pas y faire face.

Le rapport a un effet à la fois déprimant et stimulant. Il dépeint le tableau d’une situation désastreuse, qui semble presque impossible à résoudre. Pourtant, il montre, en utilisant des données économiques solides, que le changement est possible avec une technologie qui existe déjà.

Et si le Covid-19 nous a appris quelque chose, c’est que les chaînes d’approvisionnement peuvent pivoter rapidement à chaque fois que nécessaire. Aucune solution miracle ne doit être développée pour y parvenir, mais les gens doivent s’unir pour pousser à un changement radical.

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